La diversité culturelle, source de paix et de stabilité – Allocution de Madame Mariama Badji à la grande finale du concours national d’éloquence

Mesdames et messieurs, honorables invités,
Chers organisateurs de la grande finale du concours national d’éloquence, Chers jeunes finalistes,
C’est avec beaucoup de plaisir et une immense fierté que nous avons accepté d’être la marraine de cet important événement qui célèbre l’effort soutenu et l’affirmation de soi, facteurs décisifs pour l’éclosion des talents chez chaque individu.
Aux initiateurs, merci pour cette marque de reconnaissance envers ma modeste personne. Notre motivation d’être ici est d’autant plus forte que le thème choisi reste d’une brûlante actualité.

En effet, avec ce thème « la diversité culturelle, source de paix et de stabilité », nous avons une bonne opportunité de réfléchir, échanger et dialoguer autour de gros défis qui assaillent la vie de larges communautés. Parmi ces défis, nous pourrions citer la faim, la pauvreté, la malnutrition, l’ignorance, la vulnérabilité et l’exclusion sociales, les intolérances, les replis identitaires, les extrémismes violents sous toutes leurs manifestations, le recul de valeurs fortes de solidarité….
Dans un tel contexte, il est temps d’apporter des réponses à des questions incontournables.
C’est quoi, ces questions ?
Comment pourrions-nous prétendre réaliser un commun vouloir de vie commune ?
Comment pourrions-nous vivre dans un environnement apaisé ?
Comment pourrions-nous promouvoir une vie économique, sociale, politique et culturelle assise sur un socle solide, où l’accès aux droits humains est assuré à toutes et à tous ?
Dès lors, des changements profonds s’imposent, dans le cadre d’un processus qui promeut la participation civique et citoyenne, identifie et valorise les talents individuels, tire profit des savoirs locaux et développe le sentiment d’appartenance à une communauté de destin.
Toutefois, ces changements devraient, non seulement s’inscrire dans un processus irréversible, mais aussi disposer de solides leviers d’action. A cet effet, il est reconnu que le principal levier reste l’éducation, comme stipulé dans l’agenda 2030, à travers le 4e objectif de développement durable 4 qui est « d’assurer à tous une éducation équitable, inclusive et de qualité et des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie »
En outre, il convient de rappeler qu’en août 2014, le Sénégal a organisé les assises nationales de l’éducation et de la formation, qui avaient abouti à un consensus fort sur la nouvelle école que veut le pays, à savoir : une école de la réussite, une plateforme qui met en cohérence plusieurs conditions, avec un système éducatif ouvert… qui donne de la place aux langues nationales, à l’éducation religieuse, aux valeurs et pratiques sociales de référence, à la culture scientifique, technique et technologique.

A cet effet, nous pouvons citer le valeureux président Nelson Mandela qui avait affirmé que « l’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde ».
Assurément, nous devons œuvrer pour changer ce monde !  

Chaque être humain naît avec ses caractéristiques propres, grandit sous les influences multiples de son environnement et développe ses spécificités avec un penchant naturel à vouloir s’épanouir. Il en est ainsi de chacun d’entre nous, or nous sommes condamnés à vivre ensemble avec nos différences, en cherchant l’harmonie. Mais cela n’est possible qu’à la condition fondamentale qui est de nous accepter mutuellement tels que nous sommes, de faire de nos différences des facteurs d’enrichissement mutuel et d’épanouissement individuel et collectif.
C’est dire que, dans notre société, la cohabitation harmonieuse entre nos différentes cultures appelle, au-delà de la tolérance, l’acceptation de l’autre, voire l’amour de l’autre, avec une volonté commune de cultiver une vie sociale apaisée, fondée sur des mécanismes inclusifs, solides et durables qui assurent le respect des droits humains.
A cet égard, le président Mandela disait aussi :
« Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès ».
« Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et il devient votre associé »
Du reste, dans notre pays, des adages nous enseignent des règles de conduite comme : « jèelë le ak jèegë le » ou « yèene sa moroom, li nga yèene sa bopp », qui renvoient globalement au pardon, à la tolérance, à la solidarité, à l‘empathie, donc loin de l’égocentrisme, de l’égoïsme et de l’indifférence dans notre vie quotidienne.
Durant ce moment de communion et de dialogue intergénérationnel, vous nous permettrez de partager avec vous le viatique de l’association Africa Feliz Sénégal que nous avons l’honneur de présider, au service de l’employabilité des femmes et des jeunes.
Pour Africa Feliz Sénégal, le pari est l’emploi des jeunes et des femmes et le grand défi est la formation. Cependant, cette formation ne saurait être réduite à l’acquisition de connaissances techniques mais doit aussi intégrer formellement des sessions et causeries sur la citoyenneté active, le développement personnel et l’entreprenariat, en plus de la sensibilisation sur les valeurs de générosité, de solidarité et d’entraide; sans cela, l’insertion socioprofessionnelle des jeunes souffrirait surement d’inadaptation aux réalités et besoins de notre société.
Pour finir, nous voudrions renouveler nos remerciements aux initiateurs du concours national d’éloquence, féliciter et encourager tous les lauréats et vous dire Ca kaw, ca kanam !
Longue vie à ce projet !
Merci de votre aimable attention !